Chimiothérapies orales et toxicités : élaboration d’ateliers individuels d’éducation thérapeutique - 15/12/22
Résumé |
Contexte |
Les chimiothérapies orales (CTO) occupent une place de plus en plus importante dans la prise en charge des cancers. Ce choix de thérapeutique permet notamment d’améliorer la qualité de vie des patients. Cependant, leurs modalités de prise complexes et le risque d’effets indésirables peuvent avoir des conséquences sur l’observance. De nombreux programmes d’éducation thérapeutique (ETP) sur les toxicités des CTO existent. Toutefois, les outils proposés sont souvent inadaptés pour l’animation d’ateliers individuels. Or la file active des patients ne permet pas toujours l’organisation d’ateliers collectifs, notamment en ville et dans les hôpitaux de proximité.
Objectifs |
Ce travail décrit l’élaboration d’ateliers individuels sur les toxicités des CTO et présente les retours des patients participants.
Patients et méthodes |
Un groupe de travail pluridisciplinaire a été constitué au sein de notre Centre Hospitalier afin de créer les outils et ateliers sur 5 toxicités principales (digestives, hématologiques, cutanées, mucites, cardiaques). Ceux-ci ont été testés par des patients volontaires et animés par un binôme pharmacien-infirmier. Les patients et animateurs les ont évalués à l’aide de fiches, permettant leur amélioration au fur et à mesure des entretiens.
Résultats |
Sur une période de 15 mois, 10 patients (2 femmes, 8 hommes, moyenne d’âge 66 ans), ont participé à au moins un atelier, soit 50 % de la file active de notre établissement. Les molécules instaurées et leurs indications étaient : trifluridine/tipiracil (n=5, colorectal), palbociclib (n=1, sein), olaparib (n=1, ovaire), capécitabine (n=1, voies biliaires), régorafénib (n=1, colorectal), étoposide (n=1, poumon) et l’association lomustine-étoposide-cyclophosphamide (n=1, poumon). Trois des ateliers ont pu être testés : toxicité digestive (n=3), hématologique (n=9) et mucites (n=1) pour 13 entretiens au total. La durée moyenne d’un atelier était de 20minutes. Les 10 participants étaient satisfaits de ces ateliers et les recommandent à d’autres patients. Pour les 10 patients qui n’ont pas participé, les causes étaient : manque de temps professionnel (n=5), incapacité cognitive (n=2), refus d’aide (n=1), manque de temps patient (n=1) et difficulté de déplacement (n=1).
Discussion/conclusion |
Le temps requis pour l’organisation des ateliers a pu influencer la participation. En effet, la file active de patients étant faible, il n’y a pas de temps dédié pour l’ETP qui s’intercale donc plus ou moins dans l’activité de routine. La plupart des patients n’a participé qu’à un seul atelier, en partie du fait d’une durée de traitement courte (en moyenne 3 mois). La satisfaction des participants montre que le rôle des professionnels de santé de proximité est important dans l’accès à l’ETP. À terme, l’objectif est de réaliser une mallette contenant ces outils pédagogiques qui pourrait être diffusée afin que d’autres professionnels, libéraux et hospitaliers puissent l’utiliser avec leurs patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Effets indésirables, Éducation thérapeutique du patient, Anticancéreux oraux
Plan
Vol 57 - N° 4
P. e149-e150 - décembre 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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